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samedi, avril 19, 2025
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Nouveaux droits de douane américains : les accords commerciaux menacés, un coup dur pour l’Afrique

Le président américain Donald Trump a annoncé, 2 avril 2025, une nouvelle vague de droits de douane sur les importations en provenance de divers pays. En Afrique, alors que nombre d’entre les pays bénéficient d’accords commerciaux comme l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), cette réforme américaine représente un défi particulier pour les économies africaines dont les exportations sont tributaires de textiles, de produits agricoles et de minéraux.

L’Afrique, encore sous le choc des coupes budgétaires de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), elle doit faire face aux droits de douane massifs, imposés par le président américain Donald Trump sur les importations en provenance de divers pays. Au total, 51 pays africains se retrouvent sur cette liste, avec des droits de douane allant de 10 % à 50 %. Ce régime tarifaire a provoqué une onde de choc qui va bouleverser d’innombrables relations commerciales, fausser profondément les marchés et ralentir considérablement la croissance.

Les nouvelles mesures tarifaires incluent un tarif de base de 10 % sur toutes les importations à compter du 5 avril, et des tarifs plus élevés, dits « réciproques », applicables à certains pays à partir du 9 avril.

Lors d’un discours prononcé à l’Université National Open of Nigeria à Abuja, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), met en garde contre une réduction des échanges commerciaux et une intensification des coûts de service de la dette. « Ces nouvelles taxes vont entraîner un affaiblissement des monnaies locales en raison de la baisse des recettes de changes, et 47 pays africains risquent de subir des droits de douane encore plus élevés », a affirmé le président de la BAD, après avoir évoqué également la migration et la réduction de l’aide étrangère.

Les pays africains les plus touchés

Le Lesotho, grand exportateur de textile vers les États-Unis, reste le pays africain plus impacté avec des droits de douane de 50 %. Le Lesotho exporte près de la moitié de ses exportations de textiles vers les États-Unis.

Il est suivi par Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32%), la Libye (31 %), l’Algérie (30 %), l’Afrique du Sud (30 %) et la Tunisie (28 %). Le Madagascar dépend des États-Unis pour une part importante de ses exportations de textiles et de vanille. Les hausses de droits de douane pourraient compromettre ces marchés d’exportation cruciaux. L’île Maurice, qui exporte environ 10 % de ses marchandises vers les États-Unis, est impacté, principalement pour les textiles.

Nouveaux droits de douane américains : les accords commerciaux menacés, un coup dur pour l’Afrique

Pour d’autres pays africains, les droits de douane sont compris entre 11 % et 21 %. La Namibie et la Côte d’Ivoire, par exemple, se voient imposer un taux de 21 %. Pour les exportateurs ivoiriens, notamment de cacao, de caoutchouc ou encore de produits pétroliers, ces nouveaux tarifs douaniers sont un coup dur car, leur compétitivité sur le marché américain pourrait être fortement réduite.

Nouveaux droits de douane américains : les accords commerciaux menacés, un coup dur pour l’Afrique

Les droits de douane pour le Zimbabwe sont de 18 %, Malawi (17%), de la Zambie (17 %), du Mozambique (16 %), du Nigeria (14 %), du Tchad (13 %), de la Guinée équatoriale (13%), de la RDC et du Cameroun avec 11 %. Premier producteur mondial de cobalt, la RDC détient aussi dans ses sous-sols au moins 60 % des réserves mondiales de coltan. Elle compte également parmi les plus grands producteurs de lithium, de tantale et d’uranium, des minerais rares essentiels aux technologies avancées. Ces minerais, qui intéressent les États-Unis, sont au centre des échanges commerciaux entre les deux pays.

Nouveaux droits de douane américains : les accords commerciaux menacés, un coup dur pour l’Afrique

Cependant, la plupart des pays africains concernés par ce décret subissent des droits de douane de 10 %, soit le niveau minimum appliqué par les États-Unis dans cette nouvelle politique tarifaire. Il s’agit de l’Égypte, du Maroc, du Kenya, de l’Éthiopie, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal, de l’Ouganda, du Gabon, du Togo, du Liberia, du Bénin, du Congo, de Djibouti, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Eswatini, du Soudan, du Niger, de la Guinée, du Mali, du Cap-Vert, du Burundi, de la Gambie, de la Centrafrique, de l’Érythrée, du Soudan du Sud, des Comores, de Sao Tomé-et-Principe, de la Guinée-Bissau et de la Mauritanie.

Nouveaux droits de douane américains : les accords commerciaux menacés, un coup dur pour l’Afrique

Nombre d’entre ces pays bénéficient d’accords commerciaux comme l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui offre un accès en franchise de droits au marché américain. Cependant, ces avantages sont désormais menacés.

L’avenir incertain de l’AGOA

Les nouveaux tarifs douaniers annoncés par le président américain ont entraîné beaucoup d’incertitudes quant à l’avenir des échanges commerciaux. L’AGOA, une loi américaine vieille de 25 ans, permet à 32 pays africains à faible revenu de bénéficier d’un accès en franchise de droits au marché américain. Elle offre aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles l’opportunité d’exporter près de 7 000 produits vers les États-Unis sans droits de douane et sans obligations de réciprocité.

Considéré comme la pierre angulaire des relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique, l’AGOA a permis de créer des centaines de milliers d’emplois, notamment dans le secteur textile. L’accès était soumis à un certain nombre de conditions, notamment le respect des politiques de libre marché, des droits du travail et de l’homme, ainsi que du pluralisme politique.

Selon le dernier rapport du bureau du représentant américain au commerce (USTR), les importations américaines dans le cadre de l’AGOA ont totalisé 9,7 milliards de dollars en 2023. (Les données de 2024 ne sont pas encore disponibles.) Les principales importations étaient le pétrole brut (4,2 milliards de dollars), l’habillement (1,1 milliard de dollars) et l’agriculture (plus de 900 millions de dollars). Les principaux exportateurs vers les États-Unis étaient l’Afrique du Sud (14,0 milliards de dollars), le Nigéria (5,7 milliards de dollars), le Ghana (1,7 milliard de dollars), l’Angola (1,2 milliard de dollars) et la Côte d’Ivoire (948 millions de dollars).

En 2023, les échanges commerciaux bilatéraux dans le cadre de l’AGOA ont totalisé 47,5 milliards de dollars (36,4 milliards de livres sterling), les États-Unis exportant pour 18,2 milliards de dollars de biens et les importations s’élevant à 29,3 milliards de dollars.

Alors que l’AGOA doit expirer en septembre 2025, les nouveaux tarifs douaniers renforcent les doutes qui subsistaient déjà quant aux perspectives de renouvellement. Durant le mandat de l’ex-président américain, Joe Biden, un groupe bipartisan de sénateurs américains a présenté à la Chambre haute du Congrès un projet de loi portant sur la prorogation de l’AGOA jusqu’en 2041. Toutefois, les pays d’Afrique subsaharienne et les Etats-Unis entameront d’ici juillet 2025 des discussions sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act. « Les chances de renouvellement et de prolongation sont désormais extrêmement faibles », estime Akinwumi Adesina.

En attendant cette rencontre décisive, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, alors qu’elle animait une conférence de presse ce mercredi 16 avril 2025, a appelé le continent africain à « une plus grande autonomie » face à « l’aide internationale qui se tarit et au commerce mondial qui se politise ».

Les droits de douane américains ont révélé les vulnérabilités de l’Afrique au sein du système commercial mondial et ont souligné l’importance pour les pays de diversifier leurs partenaires commerciaux.

Félicienne HOUESSOU

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