Les grands enjeux de politique monétaire et financière sont au centre d’une réunion des banques centrales africaines démarrée ce mardi 20 mai 2025 dans la capitale sénégalaise. Cet événement a réuni les membres de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA).
Les membres de l’ABCA ont salué l’adoption des statuts de l’Institut Monétaire Africain (IMA), approuvés lors de la réunion ministérielle du Comité Technique Spécialisé (CTS) en novembre 2024. L’IMA, basé à Abuja (Nigeria), servira d’organe transitoire en vue de la création de la Banque Centrale Africaine (BCA).
Présidant la séance, Dr Raman Krishna Sithanen, président de l’ABCA et ancien ministre des Finances de Maurice, a appelé à une intensification de l’intégration monétaire et financière. Il a dénoncé le coût élevé des envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne, estimé à 8,37 % selon le rapport 2024 de la Banque mondiale. Il a plaidé pour des solutions alternatives afin de réduire ces frais et renforcer les flux financiers intra-africains.
Un autre point clé de la rencontre concerne l’élaboration d’une stratégie continentale d’intégration des paiements mobiles. L’objectif affiché est de faciliter les échanges commerciaux intra-africains et de promouvoir l’inclusion financière, en appui à la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Cette initiative s’inscrit dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à faire passer la part des échanges intra-africains de 12 % en 2013 à 50 % d’ici 2045.
Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, a salué la volonté des États de bâtir un système monétaire africain « intégré, stable, résilient et porteur d’opportunités ». Il a toutefois mis en garde contre un environnement international incertain, marqué par la montée des tensions commerciales, les aléas climatiques et la pression croissante sur la soutenabilité des dettes publiques.
Dossou AFFAMA
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