De tous les continents, l’Afrique est en tête en matière de potentiel énergétique, mais reste à la traîne en matière d’investissement. Cette révélation de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), lors du Forum politique de haut niveau (FPHN) à New York le 15 juillet est la preuve que l’Afrique subit une véritable privation énergétique.
L’Afrique est riche en énergie solaire, mais manque cruellement d’investissements. Le continent détient 60 % du potentiel solaire mondial, mais attire moins de 3 % des financements mondiaux du secteur énergétique. Toutefois, plus de 600 millions de personnes en Afrique n’ont toujours pas accès à l’électricité, alors même que la demande d’électricité explose sous l’effet de la croissance démographique rapide, de l’expansion urbaine et des ambitions industrielles.
Alors que le monde entier parle de transition énergétique, une grande partie de l’Afrique reste en proie à la privation énergétique. Dans de nombreuses communautés rurales d’Afrique, les enfants étudient encore à la lueur des bougies ou des lampes à pétrole, s’exposant ainsi à des fumées toxiques et limitant leurs heures d’apprentissage. Les dispensaires fonctionnent sans alimentation électrique fiable, et les moyens de subsistance sont limités par une alimentation électrique inégale, voire inexistante. La précarité énergétique demeure un frein majeur au développement sur le continent.
« Nous avons besoin d’un nouvel accord sur le financement de l’énergie, un accord qui soutienne l’innovation, renforce les réseaux et construit des industries d’énergie propre qui fonctionnent à la fois pour les populations et pour la planète », a déclaré Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), lors du Forum politique de haut niveau (FPHN).
M. Gatete a prononcé son discours lors d’une session spéciale sur la transition énergétique dans les pays du Sud, organisée par l’Organisation mondiale pour le développement et la coopération en matière d’interconnexion énergétique (GEIDCO), le DAES de l’ONU et le PNUD.
Le chef de la CEA a décrit l’Afrique comme un « paradoxe de potentiel et de négligence », abritant d’abondantes ressources telles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique et géothermique, mais encore largement ignorée par les investissements internationaux.
« L’Afrique ne se contente pas de demander de l’aide, elle propose des réponses », a déclaré M. Gatete. « L’énergie n’est pas seulement un bien public. C’est un moteur d’emplois, d’industrie et de transformation. »
Il a exhorté les partenaires mondiaux à soutenir le développement de pools énergétiques régionaux, la fabrication localisée de technologies énergétiques propres et les réformes réglementaires qui débloquent l’investissement privé.
La CEA, a-t-il déclaré, travaille avec les États membres pour élargir l’accès, améliorer l’efficacité et attirer des financements pour les infrastructures énergétiques. Cela comprend le soutien aux plans énergétiques intégrés, au commerce transfrontalier de l’énergie et à la coordination des politiques entre les pays africains.
La session a contribué aux délibérations plus larges du HLPF sur l’accélération de l’ODD 7 et des objectifs énergétiques de l’Agenda 2063, en prévision du prochain Sommet du Futur et de la COP30.
Alors que le HLPF se poursuit, M. Gatete a réitéré que la transformation énergétique de l’Afrique doit passer des marges au centre de l’agenda mondial du développement, non seulement pour la résilience climatique, mais aussi pour une croissance durable, la justice économique et une prospérité partagée.
Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable (FPHN) est la plateforme centrale des Nations Unies pour l’examen des progrès réalisés dans la réalisation des Objectifs de développement durable. Le FPHN 2025 se déroule du 14 au 18 juillet au siège des Nations Unies à New York et réunit les gouvernements, les entités des Nations Unies et les parties prenantes pour évaluer les défis et partager des solutions.
Dossou AFFAMA
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