Les pays africains font face à une difficulté financière accrue. Au total, les pays africains ont une dette de plus de 1 800 milliards de dollars. Cette augmentation de la dette, joint à l’instabilité géopolitique et la diminution des flux d’aide, intensifie la pression extérieure sur les économies africaines. Lors d’une conférence de presse au Groupe des ambassadeurs africains au siège des Nations Unies (ONU), Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a décrit un contexte macroéconomique qui demeure fragile malgré des signes de reprise.
Pour Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), les pressions économiques auxquelles sont confrontés les pays africains devient alarmante. Le PIB réel du continent devrait croître entre 2,9 % et 3,6 %. Cependant, plus de la moitié des pays africains affichent désormais une dette publique supérieure à 60 % du PIB. Sept d’entre eux sont officiellement en situation de surendettement, tandis que 11 autres sont considérés comme à haut risque. La forte dépréciation de la monnaie, l’inflation et le creusement des déficits courants ont accentué la pression. Au Nigéria, le naira a perdu près de 95 % de sa valeur entre 2023 et 2024. En Égypte, ce chiffre s’élève à 50 % depuis 2023. Le déficit budgétaire moyen sur le continent a atteint 5,1 % du PIB en 2024.
« Les financements extérieurs se tarissent, mais la pression sur les budgets publics ne cesse de croître », a déclaré M. Gatete. « On ne saurait trop insister sur l’urgence de mobiliser les ressources nationales ». Il a également averti que l’exposition de l’Afrique à la volatilité mondiale s’aggrave. L’aide publique au développement est tombée à 2,1 % du RNB en 2023, contre 3,4 % en 2006. Les principaux donateurs, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont annoncé de nouvelles réductions.
La réponse de la CEA, va de la stabilisation budgétaire et du renforcement des systèmes de données à la promotion des priorités régionales. « La voix de l’Afrique doit être cohérente, coordonnée et fondée sur des faits », a-t-il déclaré. Il a appelé à une plus grande coordination entre les missions permanentes de l’Afrique à New York et à Addis-Abeba et les institutions régionales qui soutiennent les États membres sur le terrain. « C’est un moment qui exige une unité de vues et la crédibilité du message. »
Tenue en marge du Forum politique de haut niveau, la session a renforcé l’importance d’ancrer la diplomatie économique de l’Afrique dans l’expertise locale et des preuves crédibles.
Félicienne HOUESSOU
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