En plus de la dévaluation du naira, le Nigéria fait face à une pénurie qui pourrait intéresser les investisseurs béninois. L’un des aliments de base populaire au Nigeria et largement produit au Bénin double de prix et se fait rare.
Le prix du gari, un aliment de base populaire au Nigeria, a bondi de 108 pour cent en trois mois, atteignant un niveau record alors que la production de manioc diminue. Une enquête BusinessDay sur les principaux marchés montre que le prix moyen d’un sac de 50 kg de gari jaune a bondi de 108 %, passant d’une moyenne de 18 000 N en décembre 2023 à 37 500 N en mars 2024.
Le Nigeria est le plus grand producteur et consommateur de manioc au monde et produit 60,8 millions de tonnes de manioc en 2022, selon les données de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La production de tubercules en 2023, selon les agriculteurs, a été entravée par l’impact du changement climatique, l’aggravation de l’insécurité et l’incertitude autour des élections de l’année dernière.
Aujourd’hui, un contenant de peinture de 4 litres de gari jaune se vend en moyenne à 2 500 N contre 1 200 N vendu en décembre 2023, tandis qu’un sac de 50 kg de gari blanc se vend à 35 000 N contre 17 000 N vendu en décembre 2023.
Cette situation est une opportunité pour les Béninois qui s’investissement dans l’exportation vers le Nigéria. A ce jour, 1 naira équivaut à 0,38 Fcfa. Cette dévaluation profite déjà aux investisseurs dans plusieurs secteurs. Le gari est une semoule du manioc qui est produit au sud du Bénin et beaucoup plus dans le centre du pays, principalement dans les Collines. Cette région est très célèbre d’ailleurs, pour sa productivité à grande échelle du gari et d’autres produits alimentaires dérivés du manioc.
Félicienne HOUESSOU
