Alors qu’une accélération de l’érosion côtière a fortement marqué l’année en Afrique de l’Ouest, les représentants des pays riverains de l’Atlantique se sont réunis jeudi 4 décembre 2025 à Cotonou pour renforcer leur coopération face à cette menace. La rencontre, regroupant ministres, experts, partenaires techniques et financiers, s’est tenue dans le cadre de la deuxième réunion du Comité régional de pilotage du Programme WACA ResIP (Investissement pour la résilience des zones côtières).
Cette session a permis de dresser le bilan de la première phase du programme, mais aussi de réaffirmer l’urgence d’agir collectivement. En ouverture, le ministre béninois du Cadre de vie et du Développement durable, José Didier Tonato, a alerté sur la nécessité de ne pas minimiser les responsabilités humaines dans la crise climatique. « On indexe souvent les changements climatiques, mais on oublie les actes que nous posons chaque jour », a-t-il rappelé, appelant à une transformation profonde des modes de vie dans la région.
Selon lui, les États doivent dépasser les actions ponctuelles au profit d’une nouvelle culture environnementale durable. « Nous devons intégrer l’idée que vivre en harmonie avec la nature est possible et nécessaire », a-t-il insisté.
Le ministre béninois a salué la solidarité entre les pays membres du WACA ResIP et mis en lumière des réalisations majeures au Bénin, notamment le renforcement du littoral à Grand-Popo. Il a aussi cité les projets de protection menés à Agbodranfo, Gbékon et Grand-Popo, qui contribuent à protéger les populations et l’économie locale.
Toutefois, il a souligné l’importance de garantir la durabilité de ces ouvrages. « L’entretien des infrastructures doit être assuré de manière responsable », a-t-il insisté, plaidant pour un suivi rigoureux.
Le Bénin dit vouloir poursuivre l’élan collectif, avec pour horizon les objectifs fixés pour 2026. Le ministre a affirmé pouvoir compter sur la coordination régionale et l’engagement des équipes nationales.
Une position soutenue par le ministre togolais de l’Environnement, Dodzi Komla Kokoroko, qui a insisté sur l’importance des initiatives conjointes. « Notre continent n’a d’avenir que dans la coopération inter-États, la solidarité et l’innovation », a-t-il déclaré. Selon lui, le Togo et le Bénin avancent ensemble face aux défis climatiques : « Nos réussites sont partagées, tout autant que nos échecs ».
Les partenaires financiers réaffirment leur soutien
La Banque mondiale et l’UEMOA, qui appuient le programme depuis son lancement, ont réitéré leur engagement. Pour la Banque mondiale, représentée par Bérengère Prince, la priorité reste de « consolider les acquis et renforcer la résilience des communautés vulnérables » en développant des solutions fondées sur la science et en impliquant les populations.
L’UEMOA a également rappelé son rôle stratégique dans la coordination régionale. « Les problèmes environnementaux s’affranchissent des frontières », a souligné Mahamadou Gado, commissaire chargé de l’environnement, plaidant pour une planification intégrée du littoral ouest-africain.
Toutes les parties ont convergé sur la nécessité de renforcer la coopération régionale, d’anticiper les risques et de pérenniser les protections déjà installées, afin de garantir la survie des zones côtières menacées par la montée des eaux et la pression humaine.
Dossou AFFAMA
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