L’Afrique assiste à une montée en puissance de la cybercriminalité représente un défi majeur pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens africains. En Afrique de l’Ouest et de l’Est, elle représentant jusqu’à 30 % des crimes signalés selon le dernier rapport d’évaluation d’Interpol sur la cybermenace sur le continent publié le lundi 23 juin.
Les attaques de cybercriminalité ciblent divers secteurs, notamment le secteur financier, et entraînent des pertes financières considérables. Les menaces incluent les rançongiciels, l’extorsion numérique, les escroqueries en ligne et les faux sites web imitant des entreprises ou des banques. L’Afrique de l’Ouest est particulièrement vulnérable en raison de la faiblesse des infrastructures de cybersécurité et du manque de politiques de cybersécurité adéquates.
Les escroqueries en ligne, notamment via l’hameçonnage, les rançongiciels, les compromissions de courriels professionnels (BEC) et la sextorsion numérique figurent parmi les principales cybermenaces recensées.
Selon Neal Jetton, directeur de la cybercriminalité d’INTERPOL, cette quatrième édition de l’Évaluation des cybermenaces africaines d’INTERPOL dresse un tableau clair d’un paysage des menaces en constante évolution, avec des dangers émergents comme la fraude par IA qui exigent une attention urgente. Aucun organisme ni aucun pays ne peut relever ces défis seul.
L’Ambassadeur Jalel Chelba, Directeur exécutif par intérim d’AFRIPOL, a déclaré : « La cybersécurité n’est pas seulement une question technique ; elle est devenue un pilier fondamental de la stabilité, de la paix et du développement durable en Afrique. Elle concerne directement la souveraineté numérique des États, la résilience de nos institutions, la confiance des citoyens et le bon fonctionnement de nos économies. »
Au cours de l’année écoulée, les notifications d’escroqueries présumées ont augmenté jusqu’à 3 000 % dans certains pays africains, selon les données de Kaspersky, l’un des nombreux partenaires du secteur privé qui travaillent avec la direction de la cybercriminalité d’INTERPOL.
L’INTERPOL révèle également que les détections de ransomwares en Afrique ont également augmenté en 2024, l’Afrique du Sud et l’Égypte étant les pays ayant enregistré le plus grand nombre de détections, avec respectivement 17 849 et 12 281 détections selon les données de Trend Micro, suivies par d’autres économies hautement numérisées comme le Nigéria (3 459) et le Kenya (3 030).
Les incidents comprenaient des attaques contre des infrastructures critiques, comme une violation de l’Autorité des routes urbaines du Kenya (KURA), et contre des bases de données gouvernementales, comme des piratages du Bureau national des statistiques du Nigéria (NBS).
Les incidents liés au BEC ont également connu une hausse significative, 11 pays africains étant à l’origine de la majorité des activités du continent. En Afrique de l’Ouest, la fraude au BEC a alimenté des entreprises criminelles hautement organisées et multimillionnaires, comme le syndicat transnational Black Axe.
Le document indique que soixante pour cent des pays membres africains ont signalé une augmentation des signalements de sextorsion numérique, où des acteurs malveillants utilisent des images sexuellement explicites pour faire chanter leurs cibles. Ces images peuvent être authentiques – partagées volontairement ou obtenues par la contrainte ou la tromperie – ou générées par l’intelligence artificielle.
Félicienne HOUESSOU
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