mardi, novembre 25, 2025
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COP30 : l’Afrique veut passer de victime à moteur de solutions climatiques

À l’approche de la COP30 au Brésil, l’Afrique arrive avec un message clair : le continent ne réclame pas la charité, il revendique sa place de leader climatique. Fort des sommets africains du climat tenus au Kenya en 2023 et en Éthiopie en 2025, le continent affirme, selon Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) sa volonté de bâtir une croissance moderne, verte et inclusive — et d’exiger que les grandes économies respectent enfin leurs engagements.

L’Afrique avance déjà. Tous ses États ont ratifié l’Accord de Paris, et plusieurs pays montrent la voie : l’Éthiopie, pionnière mondiale, a interdit l’importation de véhicules thermiques et planté 40 milliards d’arbres depuis 2019 ; le Kenya, responsable de seulement 0,16 % des émissions mondiales, produit 90 % de son électricité à partir de sources renouvelables et vise 100 % d’ici 2035.

Partout sur le continent, projets solaires géants, restauration des forêts, solutions d’adaptation locales et innovations financières se multiplient. Pour Claver Gatete, plus de 20 obligations vertes ont déjà été émises, signalant un tournant dans le financement durable.

Cette dynamique est aussi une nécessité. Car, explique le numéro 1 de la CEA, les dérèglements climatiques coûtent déjà jusqu’à 5 % du PIB africain par an, forçant certains pays à consacrer près de 9 % de leur budget aux catastrophes. Investir dans la résilience est donc vital : chaque dollar investi en adaptation peut générer 10 à 14 dollars de bénéfices, qu’il s’agisse de protéger les infrastructures, stabiliser les économies ou préserver les ressources naturelles.

Mais cet élan africain se heurte à un obstacle majeur : le financement. Le déficit annuel pour l’adaptation atteint 160 milliards de dollars. L’Afrique rappelle que le financement climat prévu par l’Accord de Paris est une obligation pour les pays industrialisés — pas un geste volontaire.

Pour autant, le continent ne vient pas à Belém les mains vides. Il porte de nouvelles initiatives ambitieuses :

le Pacte pour l’innovation climatique, visant 1 000 solutions locales et 50 milliards par an pour des projets résilients ;

une initiative d’industrialisation verte de 100 milliards de dollars, soutenue par la BAD et d’autres institutions ;

la valorisation stratégique de ses ressources naturelles et de ses minerais critiques.

L’Afrique veut être un pilier central de l’économie mondiale du climat. Elle a l’ambition et les solutions. Désormais, elle attend un multilatéralisme à la hauteur.

Dossou AFFAMA

Avez-vous des informations à transmettre aux journalistes d’Africa3i ? Envoyez-nous un e-mail à africa3info@gmail.com

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