Excellences,
Chers collègues,
Partenaires et amis,
C’est un privilège de participer à ce dialogue opportun sur la mobilisation du financement pour le développement durable, sous la bannière de la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, pour réfléchir à nos progrès collectifs et envisager un avenir renouvelé du financement du développement.
Et les enjeux ne pourraient pas être plus élevés.
À l’heure où nous parlons, les chocs climatiques s’intensifient, les niveaux d’endettement augmentent, le terrain géopolitique est instable et le financement du développement se resserre au moment même où nous en avons le plus besoin.
En outre, le déficit de financement mondial des ODD s’élève désormais à 4 000 milliards de dollars par an.
Pour l’Afrique, ce déficit s’élève à 1,3 billion de dollars par an – des ressources qui pourraient permettre une transition juste, développer les soins de santé et transformer l’éducation.
Malgré notre vaste potentiel, l’accès à un financement abordable et à long terme reste difficile.
La question demeure : pourquoi un continent riche en énergies renouvelables, en terres arables et en capital humain continue-t-il à lutter pour obtenir des capitaux à grande échelle ?
La réponse réside dans des défis structurels de longue date et dans une architecture de financement fragmentée.
À la Commission économique pour l’Afrique, nous proposons des solutions pratiques pour combler ce fossé.
Permettez-moi de partager cinq actions prioritaires.
Premièrement , nous devons développer des instruments de financement innovants.
En République démocratique du Congo, l’ECA pilote un échange de dette contre de la nature et de l’industrialisation, liant l’allègement de la dette à l’investissement dans les chaînes de valeur des batteries et des véhicules électriques.
Ces approches offrent une voie vers la durabilité budgétaire et l’industrialisation verte.
Deuxièmement , nous devons soutenir la Coalition pour une dette durable, dont la CEA assure le secrétariat.
La Coalition rassemble des pays et des partenaires pour améliorer l’accès au financement climatique, réduire les coûts d’emprunt et renforcer la résilience budgétaire.
À cet égard, nous appelons à une participation plus large et à un soutien mondial plus profond.
Troisièmement , nous devons renforcer les plateformes nationales et la cohérence des politiques pour renforcer la confiance des investisseurs.
Notre carte des investissements africains est conçue pour réduire les risques liés aux flux de capitaux et orienter les investissements vers des projets bancables et à fort impact.
Quatrièmement , nous devons débloquer le financement mixte à grande échelle.
Cela signifie travailler avec des IFD, des partenaires philanthropiques et des plateformes comme Convergence pour mobiliser des capitaux commerciaux tout en atténuant les risques.
Nous devons également constituer un pipeline de projets investissables.
Cinquièmement , nous devons approfondir les marchés financiers nationaux et améliorer les notations de crédit souveraines.
Nous pensons qu’il est impératif que l’Afrique renforce sa résilience de l’intérieur, tout en recherchant la solidarité mondiale.
Excellences , le développement durable ne peut pas attendre.
Heureusement, les solutions existent.
Ce qu’il faut, c’est la volonté politique, la coordination et le partenariat pour atteindre cet objectif à grande échelle.
Et la Commission économique pour l’Afrique est toujours prête à travailler avec vous pour transformer ces priorités en impact pour nos populations et notre planète.
Merci.
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