Un rapport de recherche d’Afreximbank met en lumière l’évolution de la dette extérieure africaine, soulignant que dix pays du continent en concentrent 69 % au premier semestre 2024. Le document souligne les défis liés à cette situation et propose des solutions fiscales et économiques pour stabiliser la dette et favoriser une croissance durable.
Intitulé Perspectives de la dette africaine : un rayon d’optimisme, ce document analyse l’évolution de l’endettement en Afrique. Parmi les pays les plus endettés figurent l’Afrique du Sud (14 %), l’Égypte (13 %), le Nigeria (8 %), le Maroc (6 %), le Mozambique (6 %), l’Angola (5 %), le Kenya (4 %), le Ghana (4 %), la Côte d’Ivoire (3 %) et le Sénégal (3 %).
D’après les conclusions du rapport, plusieurs facteurs expliquent l’alourdissement de la dette extérieure africaine. Parmi eux, la faiblesse des marchés financiers locaux, des taux d’intérêt élevés sur le plan mondial et une forte demande en devises pour financer les importations.
En effet, la crise financière de 2008 a exacerbé la dette extérieure du continent qui a fortement augmenté, atteignant environ 1,16 trillion de dollars en 2023, soit 60 % de la dette publique totale de la région. Les projections estiment qu’elle pourrait légèrement progresser à 1,17 trillion de dollars en 2024 et grimper à 1,29 trillion d’ici 2028.
Le rapport met également en avant l’impact de la pression démographique et des besoins en infrastructures, en santé et en éducation sur l’endettement des pays africains. Le ratio dette/PIB agrégé a bondi de 39,3 points de pourcentage depuis 2008 pour atteindre 71,7 % en 2023. Parallèlement, l’accès au financement s’est compliqué avec la hausse des taux d’intérêt mondiaux et un recours plus important à des créanciers non traditionnels.
Face à ces défis, Afreximbank propose plusieurs pistes pour une meilleure gestion de la dette. Elle préconise notamment une optimisation des recettes fiscales à travers une meilleure collecte de la TVA et l’utilisation des outils numériques. Elle recommande aussi une réallocation des dépenses publiques vers des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et les infrastructures, ainsi qu’une approche budgétaire fondée sur la performance.
Le renforcement des capacités institutionnelles est également mis en avant, notamment par la consolidation des bureaux de gestion de la dette pour mieux évaluer les risques et assurer la viabilité financière à long terme.
En dépit de ces enjeux, le rapport dresse un bilan modérément positif en mettant en lumière des signes de stabilisation à moyen terme. La baisse progressive des taux d’intérêt et une amélioration de l’accès aux marchés de capitaux pourraient offrir un répit aux économies africaines.
Félicienne HOUESSOU
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