mardi, novembre 25, 2025
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Justice foncière et les réparations : Addis-Abeba trace une nouvelle voie

La Conférence africaine sur la politique foncière (CLPA) 2025 s’est achevée à Addis-Abeba sur un Appel à l’action historique : transformer la gouvernance foncière, héritée de siècles de dépossession, en un pilier de justice, de souveraineté et de réparations pour les Africains et leur diaspora.

La déclaration finale fixe un cap clair :

Restituer les terres et le patrimoine culturel, créer des fonds nationaux dédiés et restaurer les toponymes et sites sacrés.

Reconnaître pleinement les systèmes fonciers coutumiers, qui couvrent 80 % des terres africaines, et harmoniser droits traditionnels et législation moderne.

Garantir l’accès équitable à la terre pour les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés.

Moderniser la gouvernance foncière grâce aux technologies numériques, notamment dans les zones en urbanisation rapide.

Les autorités traditionnelles sont appelées à jouer un rôle central — en renforçant la transparence, en luttant contre les ventes illégales et en réformant les pratiques discriminatoires. Une coopération accrue avec la diaspora est également recherchée, notamment sur les questions de restitution et de mémoire.

Les partenaires internationaux, eux, doivent mettre fin à la fragmentation de leurs initiatives et financer la gouvernance foncière de manière cohérente, en l’intégrant aux débats mondiaux sur le climat et la biodiversité.

La société civile est encouragée à combattre les accaparements de terres, à défendre la souveraineté des données foncières et à porter les revendications de réparations. Une Conférence panafricaine sur les droits fonciers des femmes est prévue en 2026 pour amplifier ces combats.

Les universités et centres de recherche sont invités à décoloniser leurs programmes, à intégrer le climat et l’IA dans leurs cursus, et à diffuser leurs travaux dans des formats accessibles et en langues locales pour démocratiser le savoir foncier.

Avec plus de 440 participants issus de 39 pays, des dizaines de sessions techniques et une forte contribution artistique, le CLPA réaffirme son rôle de plateforme clé pour repenser la gouvernance foncière africaine et relever les séquelles persistantes du colonialisme.

L’appel d’Addis-Abeba est clair : la terre est plus qu’un titre de propriété — c’est une question de justice, d’identité et de dignité. L’heure est à l’action.

Elom LOKONON

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