Dans son rapport phare « Perspectives économiques en Afrique 2025 » (PEA 2025) publié mardi, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé que la croissance économique africaine devrait bondir à 3,9 % en 2025. En Afrique de l’Ouest, cette dynamique haussière est insufflée par la mise en production de nouveaux gisements de pétrole et de gaz.
L’Afrique continue de faire preuve d’une résilience remarquable. Malgré la montée des incertitudes géopolitiques et des tensions commerciales, la croissance économique en Afrique devrait passer de 3,3 % en 2024 à 3,9 % en 2025, pour atteindre 4 % l’an prochain.
L’Afrique de l’Ouest maintient une croissance solide de 4,3 %, tirée par la mise en production de nouveaux gisements de pétrole et de gaz au Sénégal et au Niger.
Rapport « Perspectives économiques en Afrique 2025 » : des perspectives à court terme résilientes pour l’Afrique malgré les vents contraires économiques et politiques à l’échelle mondiale
Avec des politiques appropriées, l’Afrique peut mobiliser 1 430 milliards de dollars supplémentaires de ressources intérieures provenant de sources fiscales et non fiscales, tout en limitant la fuite des capitaux
Le rapport, intitulé « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement » est publié lors des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque, qui se tiennent à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il démontre la capacité des pays du continent à résister à de multiples chocs et identifie des pistes pour libérer un vaste potentiel de transformation. Le document présente des projections encourageantes malgré d’importants défis :
21 pays africains atteindront une croissance supérieure à 5 % en 2025, dont quatre d’entre eux (l’Éthiopie, le Niger, le Rwanda et le Sénégal) pouvant atteindre le seuil critique de 7 % nécessaire à la réduction de la pauvreté et à une croissance inclusive.
Les taux de croissance projetés pour l’Afrique dépasseront la moyenne mondiale et dépasseront ceux de la plupart des autres régions, à l’exception des pays émergents et en développement d’Asie.
Sur le plan régionale, l’Afrique de l’Ouest maintient une croissance solide de 4,3 %, tirée par la mise en production de nouveaux gisements de pétrole et de gaz au Sénégal et au Niger.
La résilience continue de l’Afrique repose sur des réformes nationales efficaces et une meilleure gestion macroéconomique.
L’Afrique de l’Est arrive en tête avec une croissance projetée de 5,9 % en 2025-2026, portée par la résilience de l’Éthiopie, du Rwanda et de la Tanzanie.
Face à des vents contraires persistants, l’Afrique du Nord devrait enregistrer une croissance de 3,6 % en 2025.
En Afrique centrale, la croissance devrait ralentir à 3,2 % et l’Afrique australe ne progressera que de 2,2 %, sa plus grande économie, l’Afrique du Sud, ne devant enregistrer qu’une croissance de 0,8 %.
D’importants défis persistent. Quinze pays connaissent une inflation à deux chiffres, tandis que les paiements d’intérêts absorbent désormais 27,5 % des recettes publiques en Afrique, contre 19 % en 2019.
« L’Afrique doit désormais relever le défi et se tourner vers elle-même pour mobiliser les ressources nécessaires au financement de son propre développement dans les années à venir », a déclaré Kevin Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, lors de la présentation des conclusions du rapport.
Principales recommandations politiques
Le rapport appelle également à des réformes globales dans plusieurs domaines cruciaux. Concernant la mobilisation des recettes fiscales, il recommande d’améliorer l’administration fiscale grâce à la numérisation, d’élargir l’assiette fiscale nationale et de renforcer les contrats sociaux avec les citoyens afin d’améliorer le respect des obligations fiscales. Il préconise de rendre obligatoire la comptabilisation du capital naturel et de faire respecter la rétention de la valeur nationale par le biais d’exigences en matière d’enrichissement.
Pour le vice-président Urama, rien ne saurait remplacer une gestion macroéconomique saine, des institutions de qualité, une bonne gouvernance et l’État de droit ». Il souligne la nécessité vitale de renforcer la gouvernance en Afrique.
Les PEA 2025 soulignent également la nécessité d’approfondir les marchés financiers en exploitant l’épargne institutionnelle, en développant les marchés obligataires en devise locale et en harmonisant les cadres réglementaires afin de faciliter les investissements transfrontaliers.
Perspectives économiques en Afrique : Le rapport « Perspectives économiques en Afrique 2025 » fournit une feuille de route complète pour libérer le potentiel de transformation de l’Afrique grâce à une meilleure mobilisation et utilisation des capitaux nationaux.
Félicienne HOUESSOU
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