vendredi, octobre 4, 2024
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Crise monétaire : 23 monnaies africaines en chute libre

Naira, Livre égyptienne, cédi, rand… c’est une forte tempête qui secoue les monnaies africaines ces derniers mois. La flambée des prix, l’effondrement des investissements et les incertitudes autour de la future monnaie de la CEDEAO aggravent la situation. En effet,  la Banque centrale américaine (Fed) a décidé d’augmenter ses taux d’intérêts, pour limiter cette hausse des prix. Cette décision provoque un renchérissement du dollar et, par ricochet, un affaiblissement des devises africaines. La situation paraît particulièrement préoccupante au Nigeria : le 5 avril, il fallait 1 267 nairas pour acheter un dollar, contre 600 en juin 2023 et 450 il y a un an.

L’année dernière, le Ghana a dû être renfloué par le FMI après avoir manqué à ses obligations en matière de dette. L’Afrique du Sud est confrontée à des défis considérables alors que les pannes d’électricité se multiplient. Le Kenya doit des milliards de shillings aux gouvernements des comtés et à ses fournisseurs. L’Égypte traverse une crise économique majeure, avec une inflation dépassant les 20 %. Au Zimbabwe, la monnaie officielle s’est également effondrée et les tentatives de lancement d’un jeton adossé à l’or n’ont pas été très fructueuses. D’autres pays africains comme l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan, la Zambie et l’Angola sont tous confrontés à une crise économique majeure. Les conséquences de cette crise sont multiples : très forte inflation, chute des investissements, remise en question de la monnaie de la Cedeao, pour ne citer que ceux-là.

Une casse-tête pour les dirigeants

L’avenir de l’Afrique dépendra de la capacité des dirigeants du continent à relever les nombreux défis engendrés par la crise monétaire. Certains pays adoptent des politiques pour soutenir leurs devises, comme la limitation des importations ou l’intervention sur les marchés des changes. A la recherche de solutions alternatives, d’autres pays africains se tournent vers d’autres puissances économiques, comme la Chine ou la Russie. La chute des monnaies africaines est un signal d’alarme inquiétant.

Dans une publication de Rfi, l’économiste international sénégalais Magaye Gaye estime que l’Afrique doit se libérer progressivement des systèmes classiques de règlements internationaux. « Actuellement, le recours au dollar est très coûteux avec des délais de transactions très longs. Ces pays devraient aller vers des stratégies efficientes de dédollarisation de leurs économies extérieures en diversifiant au mieux leurs partenaires commerciaux. Cela passe par le renforcement du commerce intra-africain qui est aujourd’hui faible. Figurez-vous qu’il ne représente que 15% du total des flux commerciaux du continent », a-t-il détaillé.

Toutefois, si aucune solution durable n’est trouvée, la crise pourrait avoir des conséquences dramatiques, telles que, le ralentissement économique, l’instabilité sociale et politique et l’augmentation de la pauvreté.

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