Le Sénégal a lancé les premières mesures de baisse des prix des denrées de première nécessité, riz, sucré, huile, qui sera effective cette semaine. Mohammed Al Amine Lô, secrétaire général du gouvernement sénégalais a fait ce jeudi 13 juillet 2024 l’annonce de la baisse des prix des denrées de première nécessité et des mesures pour les contenir.
La baisse des denrées de première nécessité, annoncée par le Sénégal, est au cœur de vifs débats. Si certains saluent ces mesures qui répondent à une forte demande sociale, d’autres estiment que cette baisse est trop limitée sur les prix du riz brisé non parfumé (40 F CFA) , du sucre (50 F CFA), du pain (15 F CFA) et de l’huile raffinée (100 F CFA). Pour beaucoup de spécialistes, la situation budgétaire ne permet pas au nouveau régime d’avoir une plus large marge de manœuvre concernant cette baisse des prix des denrées de première nécessité.
Par ailleurs, le Sénégal a aussi annoncé la remise sur pied du réseau de magasins témoins pour contribuer à la stabilité des prix. Cette mesure vise à stabiliser le marché et à abaisser le prix du riz en dessous de 400 F CFA à partir d’août 2024.
C’est réajustement à la baisse sont le fruit des concerts des autorités sénégalaises avec les organisations professionnelles, entre autres, les commerçants, les importateurs et les industriels. Ils se lancent ainsi dans une politique de subventions ciblées. Afin que le maximum de Sénégalais puisse bénéficier de ces mesures, des contrôles sont prévus par le gouvernement. Cependant, pour assurer le respect des nouveaux prix, des boutiques témoins seront ouverts dans toutes les localités du pays. Ces magasins serviront de points de vente aux personnes vulnérables face à la fierté de la vie.
Le marquage des importations et la digitalisation seront assurés par les structures compétentes de l’État. L’applicabilité de ces mesures a été souvent problématique en raison d’un contrôle de prix inefficace. Pour y remédier, le gouvernement avait prévu de recruter 1 000 volontaires de la consommation pour éviter toute spéculation des prix chez les détaillants.
Il faut noter que la baisse de la subvention sur l’énergie de 194 milliards en 2023, peut rendre cette baisse difficile dans la mesure de l’importance des prix de l’énergie sur les biens de consommation et l’augmentation du coût du transport.
Par ailleurs, le ministre des Finances, Cheikh Diba, lors d’une conférence de presse a tenu à rappeler la problématique du coût de la vie et l’impact des subventions sur les finances publiques sénégalaises. D’après le grand argentier de l’État, sur la période 2022-2023, l’État a dépensé 338 milliards de francs CFA uniquement pour lutter contre la cherté de la vie, sans compter les subventions supplémentaires qui ont atteint 600 milliards de francs CFA. Selon son homologue du Commerce, Serigne Guèye Diop, l’enveloppe allouée pour réduire le coût de la vie s’élève à 53,4 milliards de francs CFA en 2024, comparativement aux 142 milliards de 2023.