Le Réseau Béninois des Femmes Professionnelles du secteur de l’Eau et de l’Assainissement (RBFPEA) a réuni ses membres le samedi 25 Mai dernier, au Centre de formation des métiers de l’eau (CFME) de Cotonou, autour d’un atelier de renforcement de capacité. La rencontre s’est déroulée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle commémorée tous les 28 Mai depuis 2014.
Une trentaine de jeunes femmes, venus des structures et projets du secteur de l’eau ainsi que des jeunes filles élèves du Lycée Coulibaly a été aguerri sur la gestion des boues de vidange, des déchets menstruels et techniques de prise de parole en public. Ainsi, les participantes ont été entretenus sur plusieurs thèmes, tels que ‘’état des lieux de la gestion des boues de vidange au Bénin’’ ; ‘’gestion des déchets menstruels : état des lieux et chaine d’élimination des déchets’’ et ‘’techniques de prise de parole en public’’. Pour la représentante du Réseau béninois du parlement mondial de la jeunesse pour l’eau (RB/PMJE), Kawsaar Sylla Aladji Boni, cet atelier d’échange interactif permettra aux participantes de sortir plus aguerri dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, notamment la gestion des boues de vidange et des déchets menstruels.
La présidente du RBFPEA, Mouminatou Adjibi a indiqué que cet atelier porte sur l’importance de l’hygiène menstruelle qui est bien plus qu’une simple affaire de santé, car, elle est directement liée à la dignité, à l’éducation et à l’égalité des sexes. « En permettant aux femmes et aux filles de gérer au mieux leur menstruation, nous contribuons à leur capacité à participer pleinement à leur domaine d’activité dans la société », a-t-elle souligné. Cependant, explique-t-elle, dans de nombreuses régions, l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement demeurent un défi majeur notamment pour les femmes et les filles. Au Bénin, les défis liés à l’hygiène menstruelle sont nombreuses, à savoir : le manque d’accès à des produits menstruels abordables et de qualité et l’insuffisance des installations sanitaires adéquates dans les hôpitaux et les lieux de travail. Mouminatou Adjibi précise que ces défis entrainent des conséquences qui entravent le développement des femmes et des filles dans la société. Ainsi, le RBFPEA s’engage et appelle ses partenaires à relever ces défis, car, investir dans l’hygiène menstruelle, c’est investir dans l’avenir du pays.
Partenaire de l’initiative, AGIR EAU GIZ a été représenté par Pélagie Olou. Dans son intervention, elle a rappelé l’importance de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle célébrée chaque année le 28 mai. Une journée qui vise à briser les tabous et à sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les adolescentes à travers le monde.
A propos de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante. La même source indique que sur le continent africain, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles. Des millions de femmes et de filles dans le monde ne peuvent pas atteindre leur plein potentiel juste parce qu’elles ont leurs règles.
Ainsi, l’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle. Cette journée a aussi pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est quant à lui le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.
Le 28 mai, les acteurs à divers niveau du secteur s’activent pour changer cela. La Journée de l’hygiène menstruelle rassemble des organisations à but non lucratif, des gouvernements, le secteur privé et des millions de particuliers. L’ambition c’est d’instaurer un monde où les tabous et la stigmatisation entourant les menstruations appartiennent au passé et où chacun a accès à des produits menstruels de qualité, à une éducation périodique et à des toilettes adaptées.
Félicienne HOUESSOU