jeudi, octobre 10, 2024
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Venezuela: le pouvoir lance sa grande offensive contre les réseaux sociaux

Alors que le président Maduro accuse TikTok et Instagram de propager la «haine» et le «fascisme», le pouvoir a promis de réglementer par la loi dans les prochains jours les réseaux, y compris WhatsApp «utilisé pour menacer le Venezuela».

Le président vénézuélien Nicolas Maduro vient de lancer une grande offensive contre les réseaux sociaux que le pouvoir a promis de réglementer dans les prochains jours par le biais d’une loi.

« Les principaux multiplicateurs conscients de la haine et du fascisme, et la tentative de diviser les Vénézuéliens et de créer des fanatiques fascistes qui attaqueront la police, l’armée ou les chavistes (partisans du pouvoir) sont TikTok et Instagram « , a lancé Nicolas. Maduro dans une de ses diatribes, accusant également WhatsApp « d’utiliser pour menacer le Venezuela ».

Dans un pays où la liberté de la presse est déjà restreinte, Nicolas Maduro a fait suspendre X pendant dix jours. La période de suspension a pris fin dimanche, mais la plateforme reste encore inaccessible sans VPN.

Pourtant omniprésent sur les réseaux, Nicolas Maduro cherche à contenir la contestation. Après l’adoption d’une loi sur les ONG la semaine dernière, très appréciée par les défenseurs des droits humains, le pouvoir a promis une loi sur les réseaux sociaux dans les prochains jours.

C’est « une escalade dans le système de censure », analyse Giulio Cellini, directeur du cabinet de consultants politiques Logconsultancy. « Le gouvernement identifie les réseaux sociaux comme le mécanisme par lequel les gens peuvent obtenir des informations ».

Pour Benigno Alarcon, politologue de l’Université catholique Andres Bello, « le gouvernement tente de fermer tous les espaces physiques et virtuels où il pourrait y avoir des manifestations. Cela fait partie de cette vague répressive » lancé par le pouvoir après la présidentielle du 28 juillet.

L’annonce de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées, qui ont fait 25 morts, 192 blessés et 2.400 arrestations, selon les autorités.

Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n’a pas fourni les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique.

Selon l’opposition, qui a rendu publics les documents électoraux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60% des voix.

L’offensive contre les réseaux sociaux survit dans un contexte qui a vu plus de 400 journaux, stations de radio et chaînes de télévision fermées ces vingt dernières années, selon l’ONG Espacio Público (Espace public). Une demi-douzaine de journalistes ont en outre été arrêtés.

Les autorités cherchent à fermer « les soupapes de secours par lesquelles les gens tentent d’obtenir des informations », dans un environnement où « l’écosystème des médias s’est rétréci », souligne Carlos Correa, directeur de l’ONG.

Dans une interview accordée au site web pro-gouvernemental La Iguana TV, le ministre de la Communication Freddy Nanez a affirmé que le gouvernement avait demandé à X « s’il acceptait les lois vénézuéliennes » et de lui remettre des documents légaux. Le pouvoir assure que X n’a ​​pas répondu.

Selon les chiffres du ministère, Facebook est le réseau social le plus populaire au Venezuela avec 22 millions de profils, suivi de Tik Tok avec 8 millions de comptes puis d’ Instagram et ses 7,9 millions d’utilisateurs.

Le réseau X, lui, ne compte que 2,7 millions d’utilisateurs, mais cette plateforme est largement utilisée par l’opposition pour communiquer.

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