L’Etat congolais accuse le groupe Apple d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement ». Ceux-ci proviendraient « de mines congolaises » au sein desquelles « de nombreux droits humains sont violés ».
Malgré les efforts mondiaux pour une meilleure traçabilité des minerais stratégiques (coltan, étain, etc.) essentiels à plusieurs industries, des problèmes persistent. La RDC estime que les actions d’entreprises comme Apple pour lutter contre le négoce des minerais de conflits sont insuffisantes.
D’après les détails rapportés par plusieurs médias internationaux, les minerais 3T (étain, tungstène, tantale) utilisés par Apple dans ses équipements électroniques sont achetés au Rwanda, pays que la partie congolaise accuse d’être un « acteur central de l’exploitation illégale de minerais et notamment de l’exploitation de l’étain et du tantale en RDC ». La mise en demeure indique que ces minerais sont produits dans des mines congolaises où des droits de l’homme sont violés, et ensuite acheminés par contrebande au Rwanda où ils entrent dans les chaines d’approvisionnement mondiales.
« La société Apple semble s’appuyer principalement sur la vigilance de ses fournisseurs et leur engagement à respecter le code de conduite d’Apple, ainsi que les audits externes réalisés sur l’activité de ces fournisseurs. Or, tant ces fournisseurs que les entreprises d’audit apparaissent s’appuyer sur la certification ITSCI dont les dysfonctionnements graves et nombreux ont été démontrés », ont déclaré les avocats, selon des propos rapportés par Le Figaro, indiquant que les engagements et précautions pris par la société américaine sont « notoirement insuffisants ».
Apple a réagi aux nouvelles accusations en indiquant qu’aucune des raffineries ou fonderies 3TG (étain, tungstène, tantale, or) faisant partie de sa chaine d’approvisionnement « n’a directement ou indirectement financé ou bénéficié à des groupes armés en RDC ou dans un pays limitrophe ». Il faut souligner que depuis plusieurs années, la société exige que les fonderies et raffineries fournissant et traitant les minéraux utilisés dans ses produits subissent un audit de tiers sur leurs pratiques d’approvisionnement responsable. De 2009 à début 2022, la société a retiré 163 fonderies et raffineries de sa chaîne d’approvisionnement (9 concernant le tantale, 50 l’étain, 19 le tungstène et 85 l’or) selon une déclaration à la Securities and Exchange Commission (SEC), citée par Bloomberg en février 2022.