Le prix du meilleur article décerné au duo Ouedraogo-Azomahou
Après deux jours d’échanges d’une densité scientifique exceptionnelle, les Journées scientifiques de l’économie béninoise (JSEB) 2025 ont baissé le rideau à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou le 28 novembre 2025. Près de 400 participants constitués de chercheurs, étudiants, décideurs politiques et experts internationaux ont pris part à cet événement devenu incontournable dans l’agenda scientifique africain.
Placé sous le thème : « Institutions et Prospérité des Nations », les JSEB ont été une véritable tribune pour la recherche et la croissance économique. Au total, 42 communications sélectionnées à partir d’une centaine de soumissions initiales ont été présentées au cours de 12 sessions parallèles.
La première conférence inaugurale a été marquée par la présence exceptionnelle du Professeur James Robinson, Prix Nobel d’Économie 2024, dont la communication sur « Africa in World History » a posé les fondations historiques du débat.
La deuxième conférence, animée par le Professeur Adama Diaw de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), a dressé un diagnostic clair et sans concession des défis de l’Afrique subsaharienne. Malgré le dynamisme démographique et les ressources naturelles abondantes, le continent peine à convertir ce potentiel. Le Professeur Diaw a martelé que la transformation économique durable est inextricablement liée à la consolidation institutionnelle. Sa conclusion fut percutante : la qualité institutionnelle est directement corrélée au niveau de la démocratie et à la stabilité politique. ‘’Sans institutions robustes, fortes et inclusives, la performance économique s’essouffle’’, a-t-il fait comprendre.
Le Directeur général de l’Économie, Aristide Médénou, a exprimé sa profonde reconnaissance envers le Professeur James Robinson et a salué la rigueur et la richesse des travaux présentés. Il a rappelé la concordance des JSEB avec les priorités nationales du Bénin, qui a engagé d’importantes réformes institutionnelles. « Un système qui ne repose pas sur des institutions robustes est voué à disparaître », a souligné M. Médénou, insistant sur le fait que les JSEB visent à « alimenter une pensée porteuse de solutions » et non à seulement exposer des résultats.
Faisant écho à cette vision, le Représentant résident du PNUD au Bénin a rappelé la nature évolutive de l’économie et a souligné que des institutions fortes sont essentielles pour la réalisation de l’Agenda 2030, car elles protègent les droits, encouragent l’innovation et réduisent l’incertitude.
Le Prix du meilleur article : Lumière sur les mythes de l’exploitation minière
L’autre moment fort de la clôture fut la remise du Prix du Meilleur Article des JSEB 2025 au duo Mahamady Ouedraogo et Théophile Azomahou. Leur travail primé, intitulé « Mining, Ethnic Distance to Power and Institutional Trust » (Exploitation minière, distance ethnique au pouvoir et confiance institutionnelle), a obtenu la note quasi parfaite de 9,3 sur 10, sur la base de critères rigoureux (pertinence pour l’Afrique, rigueur méthodologique, apport aux politiques publiques) détaillés par le Professeur Jude Eggoh.
L’étude révèle que l’exploitation minière est associée à une baisse nette de la confiance institutionnelle dans les zones d’extraction. Cependant, cette érosion de la confiance est nettement moins marquée pour les groupes ethniques proches du pouvoir. L’article met ainsi en évidence le lien corrosif entre les ressources naturelles, la proximité politique et la perception des institutions par les citoyens.
En clôturant les travaux, Aristide Médénou a exprimé sa grande satisfaction face au niveau scientifique des productions. Ces contributions, selon le DGE, participent à la construction d’un « nouveau discours » économique destiné à dépasser les habitudes improductives.
Il s’est engagé à promouvoir activement l’œuvre des chercheurs dans la presse et sur les plateformes digitales de son institution.
Félicienne HOUESSOU
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