L’Organisation africaine des producteurs pétroliers (APPO) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ont signé, cd mardi 4 juin au Caire, un accord pour la création de la Banque Africaine de l’Energie (BAE). L’institution financière va permettre au continent africain d’avoir ses ressources et ses moyens de financement, afin de faire avancer la transition énergétique.
Cette convention arrive pour finaliser les pourparlers qui avaient débuté en 2022 lorsque les parties avaient signé une lettre d’entente pour la fondation de la BAE. La banque, qui fonctionnera en juillet prochain, est créée en tant que banque régionale indépendante pour développer les ressources énergétiques de l’Afrique avec un capital initial de 5 milliards de dollars.
« La BAE a été créée pour répondre à la crise de financement imminente de l’industrie pétrolière et gazière africaine, déclenchée par la transition énergétique mondiale. Les créanciers traditionnels, sur lesquels l’Afrique s’appuie depuis des décennies, retirent leur soutien, en particulier en Afrique, invoquant comme principale raison les préoccupations liées au changement climatique » a dit l’Afreximbank dans un communiqué publié sur son site officiel mardi.
Selon le communiqué, l’objectif de la BAE est de combler le vide imminent que provoque le retrait des financements de ces créanciers dans les projets pétroliers et gaziers en Afrique. « Avec plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole brut, plus de 600 milliards de pieds cubes de réserves prouvées de gaz et des découvertes régulières, il n’est pas logique que l’Afrique abandonne ces énergies alors qu’elle compte la plus grande proportion de la population mondiale vivant sans accès à l’énergie moderne.»
Le ministre du Pétrole et des Ressources minérales, Tarek El Molla, qui a assisté à la cérémonie, a salué ce projet en disant que « cette initiative est capitale afin de fournir les moyens de financement nécessaires à l’exploitation des ressources énergétiques abondantes et diverses dans le continent africain. Malgré l’abondance des ressources énergétiques abondantes, mais ce secteur manque de financement après que les institutions financières ont cessé de financer les projets liés aux combustibles fossiles », a-t-il dit.
Pour sa part, Benedict Oramah, Président du Conseil d’administration de la Banque africaine d’importation et d’exportation, a expliqué que la création de la Banque africaine de l’énergie aide à équilibrer la nécessité de faire face aux risques du changement climatique avec l’importance urgente de faire face aux troubles sociaux causés par les conditions économiques et financières difficiles de l’Afrique.
« Depuis trop longtemps, l’industrie pétrolière et gazière africaine dépend des financements extra-africains. Nous en sommes venus à considérer comme acquis le financement étranger de nos projets pétroliers et gaziers, jusqu’à ce que l’avènement de la transition énergétique nous a fait réaliser que ceux dont nous dépendions depuis de nombreuses décennies ont décidé de nous abandonner.» a déclaré Omar Farouk, le secrétaire général de l’APPO.
Eradiquer la pauvreté énergétique
Bien que la BEA se concentre sur le financement de projets pétroliers et gaziers, elle ne doit pas fermer ses portes aux projets d’énergie renouvelable. Elle s’efforcera de tirer parti de toutes les formes d’énergie pour s’assurer que la pauvreté énergétique de l’Afrique est éradiquée. Bien que lancé par l’Afrique, l’actionnariat est ouvert à tous les investisseurs qui partagent la mission et la vision de la Banque. La banque a été structurée comme une banque de développement énergétique panafricaine indépendante et supranationale avec un capital initial de 5 milliards de dollars US Avec la signature des documents d’établissement par les deux institutions fondatrices, au moins deux pays membres doivent maintenant signer et ratifier lesdits documents pour que la Banque puisse prendre son envol.
Félicienne HOUESSOU