Le deuxième forum de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF) s’est tenu le jeudi 30 mai 2024 à Conakry sous la présidence de Dre Diaka Sidibé ministre du commerce de l’industrie et des PME. Cet espace d’échanges commerciaux au sein du Marché Unique offre une excellente opportunité aux opérateurs de présenter les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs procédures d’importation ou d’exportation.
Le forum vise à appuyer les opérateurs économiques guinéens afin qu’ils puissent trouver leur place sur ce vaste marché interafricain. Durant plusieurs heures, des opérateurs économiques, banquiers et autres experts ont discuté des enjeux commerciaux au sein du marché unique à travers la vulgarisation d’une nouvelle plateforme de mise en relation conçue par Ecobank.
Venue présider l’ouverture du forum, la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dre Diaka Sidibé, a expliqué l’enjeu majeur que peut avoir ce forum économique qui suscite de l’espoir. Elle a également souligné la nécessité de poursuivre les efforts de lutte contre la pauvreté et ses déterminants, ainsi que l’exigence de coopération pour renforcer la résilience des économies africaines. « La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) constitue ce trait d’union ambitieux entre l’inévitable poursuite des efforts pour faire reculer la pauvreté, qui hélas, s’élargit ou persiste en Afrique subsaharienne et ailleurs, et la coopération sans laquelle le retard accumulé par nos économies et leur étroitesse rendraient improbable tout espoir de rattrapage rapide », a-t-il indiqué.
Bah Dianwadou, Directeur général d’Ecobank Guinée, estime que l’enjeu de ce forum est l’essence même de la croissance économique en Afrique et du développement durable qui les propulse à une étape supérieure. Le plus important, dira-t-il, est d’ouvrir de nouveaux marchés et débouchés pour les opérateurs afin de booster la croissance et les économies des différents pays, en particulier celle de la Guinée. « Ecobank est née de la volonté des chambres de commerce de la zone UEMOA de faciliter les opérations économiques entre opérateurs au sein de cette zone et, naturellement, notre ADN est de promouvoir cette intégration économique. Aujourd’hui, nous avons une couverture en Afrique de 33 pays, mais il ne suffisait pas seulement de créer 33 filiales. Il faut pouvoir faciliter les opérations entre opérateurs économiques au sein du continent », a-t-il ajouté.
Selon la Banque mondiale (études 2020), la mise en œuvre de la ZLECAF permettra, à l’horizon 2035, d’augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars USD, soit une progression de 7 %, d’accroître les exportations africaines de 560 milliards USD, principalement dans le secteur manufacturier, favorable à l’augmentation du commerce interafricain, qui, à 15 %, reste inférieur à la moitié de celui des autres régions économiques. La ZLECAF contribuerait à l’accroissement du commerce interafricain de 29 % et à l’augmentation des salaires d’au moins 9,8 %. Elle soutiendra ainsi la sortie de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, d’environ 68 millions de personnes de la pauvreté modérée, et réduira les écarts de salaire entre les genres.