Depuis le lundi 27 janvier, la ville de Goma, à l’est de la RDC est prise par de violents combats entre l’armée congolaise et le groupe antigouvernemental M23. Le bilan montre des morts, des blessés, attaques des ambassades de France, des Etats-Unis, d’Ouganda et du Rwanda.
Les combats ont fait plus de 100 morts et près d’un millier de blessés, selon un décompte établi mardi soir à partir des bilans des hôpitaux.
Mercredi matin, la vie semble reprendre petit à petit à Goma, même si l’eau, l’électricité et les connections internet ont été coupées à la suite des combats. Les habitants sortent de chez eux, des adultes et enfants se baignent dans le lac, a constaté l’AFP.
Toutefois, le M23 et l’armée rwandaise occupent désormais la quasi totalité du centre du Goma et des faubourgs, alors que la crise s’est étendue à Kinshasa où plusieurs ambassades ont été attaquées.
L’aéroport est tombé, le siège du gouvernement provincial a été pris et nombre de soldats congolais ont fui après seulement deux jours de siège de la ville, coincée entre le lac Kivu et la frontière du Rwanda.
Les hauts responsables du M23 (« Mouvement du 23 mars ») ont indiqué à la presse qu’ils s’exprimeraient mercredi, sans donner plus de précisions.
Les réactions de la communauté internationale
Le Conseil de sécurité des Nations unies a annoncé une réunion en urgence. Également, des instances africaines et de pays européens ont annoncé des réunions pour plancher sur l’attaque du M23 et de ses alliés rwandais sur Goma. L’ONU, les États-Unis, la Chine et l’Union européenne ont appelé Kigali à retirer ses forces de la région et cesser les hostilités.
De son côté, l’Union africaine a appelé au « plein respect » de « l’intégrité territoriale de la RDC », sans mentionner le Rwanda. Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est a été annoncé pour ce mercredi 29 janvier à Nairobi sur la crise au Nord-Kivu.
L’ambassadeur chinois Fu Cong a, pour la première fois, appelé le Rwanda à entendre les demandes qui se multiplient de ne plus soutenir le groupe armé M23. « La Chine exige que le M23 cesse toute hostilité et batte en retraite de Goma et des autres zones occupées. La Chine espère que le Rwanda entendra l’appel de pays africains et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, il faut cesser de soutenir le M23 d’un point de vue militaire et il faut procéder à un retrait immédiat de toutes les forces militaires du territoire de la RDC », a-t-il indiqué.
Hier mardi, l’Allemagne a fait savoir qu’elle a mis sur pause des discussions sur son aide au développement avec le Rwanda, en exigeant la « fin de l’escalade » et « le retrait » du M23 de l’est de la RDC. Le pays a décidé d’annuler des consultations gouvernementales prévues pour février avec le Rwanda, sans préciser quels étaient les participants.
Les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à quitter la RDC et, lors d’un appel avec le président rwandais Paul Kagame, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a exigé un « cessez-le-feu immédiat ».
Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller les nombreuses richesses naturelles de la région. Dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits et les rébellions s’enchaînent depuis plus de 30 ans. Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23.
Félicienne HOUESSOU
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