La salle de conférence de la direction de la production halieutique de Cotonou a servi de cadre le 12 décembre 2024 à un atelier de formation des membres du Club des femmes journalistes Global Monitoring Environnent for Security and Africa (GMES & Africa). Cette journée organisée par l’Institut des recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (IRHOВ) a pour objectif de donner aux participantes, les outils nécessaires pour une meilleure observation de la terre.
La productivité des écosystèmes côtiers est menacée par le développement d’infrastructures non durables, la mauvaise gestion des ressources et la pollution. Face à cette situation, les actions sont multipliées de part et d’autre afin de préserver le littoral au profit des générations futures. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’atelier qui a pour objet la formation des femmes journalistes du GMES & Africa sur les outils d’Observation de la terre relatifs aux enjeux des changements climatiques dans le monde et au Bénin.
Plusieurs communications se sont succédées pour permettre aux femmes journalistes de toucher du doigt, les manifestations du changement climatique et d’acquérir les meilleures stratégies d’adaptation aux changements climatiques. A l’entame, le directeur de l’IRHOB, le Professeur Zacharie Sohou a présenté les activités et opportunités qu’offrent le programme “Global Monitoring Environment for Security and Africa’’ à travers le projet « Marine and Coastal Areas Management in North and West Africa (MarCNoWA).
A sa suite, le Dr Christian Adje, chercheur océanographe a rappelé les multiples activités de l’IRHOB qui consistent entre autres en la gestion des Aires marines protégées (AMP) et l’évaluation des ressources halieutiques. Le Dr Georges Degbe, océanographe a présenté le phénomène de l’érosion côtière au Bénin, la gestion de l’érosion côtière et la planification spatiale marine.
Des présentations en ligne ont également enrichi l’atelier. Il s’agit de la communication du Professeur Brice Mobio du Centre universitaire de recherche et d’application en télédétection (CURAT) de l’Université Félix Houphouet-Boigny (Côte d’Ivoire) et celle de Phyllis Akua Amamoo sur les effets des changements climatiques sur les côtes ghanéennes.
La journée a également été marquée par la descente sur la plage de Sèmè Kraké, à la frontière entre le Bénin et le Nigéria qui subit de plein fouet l’érosion côtière, conséquence directe de la construction de divers édifices et infrastructures. Cette sortie a permis aux journalistes de voir les actions du Bénin afin de quitter la position de défense en affrontant l’avancée de la mer. Selon les explications du Dr Christian Adje, des ouvrages constitués d’épis et de digues ont permis de maitriser l’avancée de la mer et de permettre à la plage de se reconstituer naturellement par endroit. Toutefois, la bonne gestion et le suivi restent nécessaires pour résoudre les différents problèmes en lien avec les changements climatiques et la gestion durable des terres.
Pour rappel, un tiers environ des habitants d’Afrique de l’Ouest vivent sur le littoral, où la croissance démographique atteint 4 % par an. Les zones côtières sont à l’origine de 56 % du PIB de la région. La région dispose de beaucoup de ressources naturelles, terrestres et marines, qui fournissent des services écosystémiques essentiels. En outre, les conséquences du changement climatique, tels que l’élévation du niveau de la mer et son réchauffement, les glissements de terrain, les ondes de tempête et l’accroissement des inondations côtières, ajoutent à la vulnérabilité de la région.
A l’instar de la région, le Bénin reste confronter aux aléas climatiques qui se manifestent par la perte des habitations et des infrastructures sociocommunautaires installées sur les côtes ; la dégradation de la biodiversité et la disparition des ressources naturelles.
Félicienne HOUESSOU
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