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Ressources halieutiques : L’IRHOB et l’IRSNB pour une gestion durable des crevettes

La cité lacustre de Ganvié a accueilli le 21 Mars 2024, l’atelier de restitution de plusieurs mois de recherches portant sur la gestion durable des crevettes. Issue de la collaboration entre l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) et l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB), ces travaux rentrent dans le cadre du programme CEBioS (Capacités pour la biodiversité et le développement durable).

Devant les acteurs à divers niveau de la pêche et autorités locales, les chercheurs Sylvain Gozingan et Wilfried Sintondji ont présenté les résultats de leurs travaux. En effet, Sylvain Gozingan a travaillé sur la mise en place du modèle hydrodynamique « COHERENS », dans le but de stimuler la distribution des crevettes dans le complexe lac Nokoué Océan. Les recherches de Wilfried Sintondji se sont basées sur la répartition spatio-temporelle des crevettes dans le complexe lac Nokoué – Chenal de Cotonou.

Le Professeur Zacharie SOHOU, Directeur de l’IRHOB a expliqué que ces travaux permettent non seulement d’approfondir la compréhension du cycle de vie des crevettes, mais également de rendre cette ressource exportable.

Ressources halieutiques : L’IRHOB et l’IRSNB pour une gestion durable des crevettes

Pour Geneviève Lacroix, Chercheur en océanographie modélisation des écosystèmes, les résultats présentés constituent l’aboutissement du projet CEBioS démarré en collaboration avec l’IRHOB. « La gestion durable des crevettes concerne tous les acteurs… Nous avons eu beaucoup de résultats déjà. C’est le moment de présenter les acquis et connaître ce qui reste à faire. Le travail portant sur la crevette a évolué à un niveau où nous devons faire le point et échanger sur les recommandations pour mieux évoluer », a-t-elle souligné.

Les autorités de la localité se sont dites très heureuses de recevoir ces chercheurs dont le travail aboutira à un développement durable de leur activité phare. Les acteurs locaux ont exprimé leur joie à travers un sketch : « les ancêtres trouvaient beaucoup de crevettes et de gros. Mais de plus en plus, l’espèce est rare et les spécimens sont petits. Une situation difficile à vivre parce que la crevette n’est pas seulement une activité génératrice de revenue pour nous. La crevette permet à la population pauvre que nous sommes d’équilibrer notre alimentation. Avant les crevettes couraient pour remplir l’engin de pêche (degonAdja), après quelques heures de pose. Aujourd’hui, il arrive qu’on ne pêche rien. Parfois, une seule crevette », a illustré l’artiste et pêcheur.

Ressources halieutiques : L’IRHOB et l’IRSNB pour une gestion durable des crevettes

Cet atelier s’est achevé sur plusieurs recommandations. Entre autres, les acteurs ont proposé d’observer des périodes d’interdiction de pêche de crevettes dans les périodes de leur reproduction (repos biologique) ; renforcer les capacités des pêcheurs ; mieux informer les acteurs pour adapter la transformation et le commerce des crevettes à tous les changements que les bonnes habitudes impliquent ; instaurer une période de sensibilisation et une autre période de répression ; développer des projets d’aquaculture pour orienter les pêcheurs ; interdire la commercialisation des filets de petites mailles.

A propos du programme CEBioS

CEBioS – « Capacités pour la biodiversité et le développement durable » – est un programme financé par la Direction générale de la Coopération au Développement (DGD) et hébergé à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB). Le projet assiste les pays partenaires comme le Bénin au Développement dans la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ainsi que d’autres accords internationaux liés à l’utilisation durable et à la conservation de la biodiversité.

Le programme CEBioS vise à travailler avec les gens, pour les gens et la nature , en facilitant, responsabilisant, modérant, créant des réseaux, ainsi qu’en développant et en échangeant des idées, des bonnes pratiques, des compétences, des outils et des connaissances dans le domaine de la biodiversité et du développement durable. Il vise un impact maximal en stimulant l’apprentissage continu, la professionnalisation, la coopération Sud-Sud, les initiatives de formation des formateurs et les activités pilotes, et en fournissant des fonds de démarrage pour renforcer les effets multiplicateurs et une forte appropriation locale de tous les processus.

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