Les chefs de la diplomatie des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) se sont retrouvés ce dimanche 26 janvier à Ouagadougou pour définir les formalités de leur séparation d’avec la Cédéao. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger privilégient une « approche globale » des négociations, s’inscrivant dans le cadre de l’Alliance.
La rencontre d’hier a permis aux ministres des Affaires étrangères des trois pays d’afficher leur détermination à mener à bien leur retrait de la Cédéao, dans les meilleurs délais.
Pour le ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, Bakary Yaou Sangaré, il s’agit de parvenir à une stratégie globale de négociations, notamment le format, le chronogramme et les aspects pratiques des négociations. « L’importance de ces négociations recommande de notre part, une certaine rigueur, la prise de mesures appropriées en vue d’aboutir à des résultats satisfaisants à la hauteur des attentes de nos trois chefs d’Etat et de nos vaillantes populations », a-t-il précisé.
Dans son allocation, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, a relevé que le retrait de la CEDEAO offre une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle, une solidarité réelle, une autre façon d’arriver à une intégration réelle, sans ingérence, sans manipulation, mais aussi sans esprit de domination d’un pays par un autre ou d’un peuple sur d’autres peuples, fut-il grand, petit ou de ceux qui revendiquent des statuts de puissances dans la région.
« Un esprit de coopération, de fraternité, de respect mutuel, de solidarité, de complémentarité et surtout un esprit d’humilité. Nous sommes dans un exercice où nous apprenons ensemble à avancer. Cet esprit a été conçu également sous l’impulsion de nos plus hautes autorités et cette dynamique est devenue aujourd’hui une valeur partagée et propagée de la plus belle des manières par nos populations. Nos braves populations ont su transformer les difficultés en opportunités, les défis en avantages, notamment en renforçant spontanément leur intégration dans la pure et forte tradition sahélienne puisée dans notre histoire commune », a déclaré Abdoulaye Diop.
karamako Jean-Marie Traoré, ministre burkinabè des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur dira pour sa part les concertations entre les trois États n’ont cessé de s’améliorer, de sorte à porter plus haut, leur voix commune dans les fora internationaux et à bâtir un espace plus fort sur le plan sécuritaire, du développement et de l’intégration en général. « La naissance de l’AES est apparue comme une évidence pour retrouver notre souveraineté, reconquérir nos territoires, bref, survivre, exister. Cette décision, longuement murie, appelle à une nouvelle configuration géostratégique et diplomatique ainsi qu’à une adaptation aux conséquences qu’engendre cette décision de retrait. Les impacts du retrait ont déjà été analysés en amont par chacun des États de la Confédération et la rencontre de ce jour vise à harmoniser les positions en vue des négociations futures avec la CEDEAO sur les conditions de retrait définitif », a-t-il expliqué.
Communiqué de presse : Réunion des ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) sur les formalités de séparation de l’AES de la CEDEAO
Ce dimanche 26 janvier 2025, la capitale burkinabè, Ouagadougou, a accueilli une réunion d’importance capitale des ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette rencontre, présidée par Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali, avait pour but de discuter des formalités liées à la séparation de la Confédération de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Un rassemblement sous le signe de la coopération régionale
La réunion a été marquée par la participation des figures-clés des relations internationales des trois pays membres de l’AES :
Son Excellence Monsieur Karamoko Jean Marie Traoré, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso ;
Son Excellence Monsieur Bakary Yaou Sangaré, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur de la République du Niger ;
Monsieur Bassolma Bazié, Président de la Commission nationale de la Confédération des États du Sahel pour le Burkina Faso.
Sous la présidence du Mali, la Confédération AES a réitéré son engagement à bâtir un cadre institutionnel fort pour ses populations, tout en préparant activement les futures discussions avec la CEDEAO.
Une vision pour un Sahel souverain et prospère
L’objectif principal de cette réunion était d’établir une stratégie commune pour la gestion des relations avec la CEDEAO suite au retrait des trois pays. Les ministres ont exprimé leur reconnaissance pour le leadership exemplaire des Chefs d’État :
Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’État du Burkina Faso,
Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État du Mali,
Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et Chef de l’État du Niger.
Ces dirigeants ont été salués pour leur vision claire et leur détermination à promouvoir un Sahel souverain, un espace de paix et de prospérité partagée, tout en renforçant les bases de l’unité confédérale.
Le soutien populaire au cœur de l’AES
Les ministres ont également noté l’adhésion massive et spontanée des populations africaines à cette vision panafricaniste. Cette mobilisation populaire renforce la légitimité des actions menées par l’AES, tout en soulignant la pertinence des objectifs fixés par les trois nations membres.
Une stratégie commune pour les négociations avec la CEDEAO
Les ministres ont adopté une position unanime sur l’approche à privilégier lors des futures négociations avec la CEDEAO. L’objectif reste clair : préserver les intérêts supérieurs des populations de l’AES tout en veillant à un dialogue constructif.
Remerciements et conclusion
En clôture des travaux, les ministres ont exprimé leur gratitude à Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré pour son rôle déterminant dans l’avancement de cette vision confédérale.
Avec une stratégie claire et un soutien populaire indéniable, la Confédération des États du Sahel réaffirme son engagement à bâtir un avenir meilleur pour ses populations, tout en assumant pleinement son indépendance vis-à-vis des structures sous-régionales préexistantes.
Fait à Ouagadougou, le 26 janvier 2025.