Le Bureau pays de la Banque Africaine de Développement a présenté mercredi 31 juillet 2024 son rapport provisoire sur la filière textile au Bénin. L’évènement a eu lieu à la faveur d’un atelier de restitution de l’étude sectorielle organisée avec l’équipe technique en charge de la filière textile à Novotel Oricha de Cotonou.
Intitulé « Dynamiser la filière textile au Bénin », ce rapport d’étude sectorielle a été préparé par Nathalie ADIKPETO DAOUDA, Consultante experte pour le secteur privé béninois. Selon les propos du Représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD) Robert Masumbuko, « Ce rapport est le début d’une conversation, comme de coutume à la Banque, avec les principaux acteurs de la filière et les membres du gouvernement béninois pour dynamiser l’industrie textile au Bénin ».
Les deux sous-filières observées dans cette étude à savoir la filière de la fibre coton et la filière de la fibre de feuilles d’ananas présentent un potentiel important. Cette dynamique devrait contribuer à inspirer les entrepreneurs et investisseurs à s’intéresser à la filière textile encore sous-exploitée. Les travaux ont été conduits par Nathalie Adikpéto Daouda, consultante, sous la supervision générale de Tankien Dayo, économiste pays principal pour le Bénin. Il en ressort de nombreuses observations, analyses et conclusions partagées avec les acteurs de la filière.
Robert Masumbuko, responsable pays du bureau de la Bad, les a rassurés de la volonté et même de la détermination de l’institution à les accompagner et à rendre disponibles des appuis financiers et non financiers. « Bénéficier du potentiel économique et social complet de l’industrie textile au Bénin sera possible grâce à la mise en œuvre d’une stratégie volontaire d’industrialisation des processus de production, de valorisation et de distribution…», souligne dans sa présentation sommaire du rapport, Nathalie Adikpéto Daouda. « Il y a beaucoup d’initiatives, mais elles restent des épiphénomènes», déplore-t-elle. Le textile à usage médical n’est pas non plus exploité, souligne la consultante. Faute de stratégie dans le secteur, chaque acteur «fait ce qu’il veut », poursuit-elle. L’industrie textile au Bénin peut devenir colossale, explique-t-elle aux acteurs. De même, l’installation d’une marque Bénin est possible si on y travaille, ajoute-t-elle. La filière a tout le potentiel pour absorber une bonne part des chômeurs et créer des emplois pour les jeunes. Là-dessus, elle se veut optimiste. Mais « il nous faut créer une expertise locale et développer la filière de la formation et de l’encadrement des acteurs. Nous ne devons pas avoir honte d’aller à l’école des autres », engage-t-elle.
Nathalie Adikpéto Daouda appelle aussi à développer et mettre en place une marque Bénin, pour les produits textiles à base de fibre naturelle de coton. Elle relève les multiples potentialités de la filière notamment sa main-d’œuvre largement féminine d’ailleurs, mais aussi le génie créateur des artisans qui y excellent.