Cotonou, capitale économique du Bénin a accueilli du 12 au 14 août 2024 un atelier de formation régionale sur le journalisme d’investigation sur les crimes économiques et financiers. Organisée par le Groupe intergouvernemental d’actions contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), cette rencontre rentre dans le cadre des efforts pour assurer une région prospère et sans criminalité.
Nouer et consolider des partenariats avec les professionnels des médias de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; c’est l’objectif poursuivi par le GIABA en initiant cet atelier de formation qui permettra aux journalistes d’acquérir des techniques de recherche de l’information et d’investigation, de favoriser au sein des médias, la culture de l’investigation sur les pratiques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
A l’ouverture de l’atelier, Timothy Melaye, représentant du directeur général du GIABA, a expliqué que cette formation régionale est très cruciale, dans le cadre des efforts de l’institution qu’il dirige pour assurer une région prospère et sans criminalité. Institution spécialisée de la CEDEAO, le GIABA, organisme régionale de type GAFI, a pour mandat de protéger les économies des Etats membres contre le blanchiment des produits du crime et de lutter contre le financement du terrorisme et le financement de la prolifération.
Selon Timothy Melaye « la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ne peut être efficace sans l’implication active des médias, qui ont la double capacité d’éduquer le public sur la menace du blanchiment de capitaux et d’enquêter directement et de traquer les personnes impliquées ».
Premier substitut du procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, représentant du Garde des Sceaux, Armand Hounguè a pour sa part, exprimé son vœux de lire les jours à venir des productions journalistiques qui renseignent sur la réalité des faits de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
Au total, onze (11) sessions se sont déroulées. Les communications ont notamment porté sur « le rôle, le mandat et la mission du GIABA comme initiative régionale », « Introduction aux normes internationales de LBC/FT », « Cadre théorique du journalisme d’investigation », « Compréhension des REM, la situation de LBC/FT et le cadre d’évaluation nationale des risques des pays », « L’éthique dans le journalisme d’investigation », « Utilisation des outils TIC dans le journalisme d’investigation », « Utilisation de la terminologie de LBC/FT dans la rédaction des rapports d’enquête », « Le traitement des sources dans le journalisme d’investigation : Nouer des relations de confiance et favoriser la coopération ».
Réseau régional des journalistes
Ces hommes des médias venus de divers pays de la CEDEAO sont désormais des ambassadeurs de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Cependant, Timothy Melaye les a encouragés à intégrer le réseau régional des journalistes qui s’est constitué au terme des différentes sessions de formation initiées depuis 2010 par l’institution. A l’en croire, grâce à ce réseau, les journalistes pourront mieux contribuer à la lutte contre le blanchiment d’argent à travers notamment le partage d’informations et d’expériences, mais aussi assurer leur protection en faisant diffuser des informations par des confrères d’autres pays, afin de se mettre ainsi à l’abri d’éventuelles répressions de personnes impliquées dans des crimes économiques.
En effet, depuis 2009, le GIABA mobilise les médias à travers des programmes de sensibilisation pour faciliter leur compréhension des enjeux de LBC/FT. L’un des résultats importants du programme est la mise en place du réseau régional de journalistes impliqués dans la couverture des crimes économiques et financiers. Le réseau est une plateforme d’échange et de diffusion d’informations sur le bien-fondé de la mise en œuvre de mesures fortes de LBC/FT par les États membres du GIABA.
Félicienne HOUESSOU